Messa di Gloria
de Giacomo Puccini
Concerts de Saint-Lô, Canisy, Saint-Sauveur-le-Vicomte
Mai et Juin 2019
Entretien avec Jean-Marc Boussard
L'Ensemble vocal de Canisy avait-il déjà chanté une œuvre de Puccini ? Qu'est-ce qui vous a déterminé à faire le choix de cette Messa di Gloria ?
Je crois que nous abordons ce compositeur pour la première fois. Il était temps, me direz vous, tant son talent est riche.
Comme tous les passionnés, nous écoutons beaucoup de musique, nos étagères sont remplies de partitions que l’on ne jouera jamais faute de temps. Cette Messa a quattro voci attendait son heure… Elle est venue, maintenant.
Vous préparez les concerts avec un groupe vocal élargi, et vos pupitres ont été renforcés. Ce programme musical est-il donc bien séduisant ?
Nous renouons avec une tradition datant des débuts de notre chœur, celle d’associer et de faire participer des amateurs venant de l’extérieur, non pas pour renforcer les pupitres mais pour partager, ainsi, ces moments d’intensité qu’offre la musique. C’est l’occasion, aussi, de rencontrer d’autres musiciens et pourquoi pas d’envisager d’autres projets communs.
C’est une joie d’accueillir des choristes de l’ensemble Molto Vivace de Cherbourg avec leur chef Marie-Odile Lucas, de Cosedia Cantabile avec son président Denis Choffe, des membres du Chœur de chambre de Caen et… tant d’autres amis de la région.
Je pense que tous sont heureux de faire de la musique et d’être réunis par le génie de Puccini. L'originalité et les difficultés propres à cette partition contribuent certainement à sa séduction auprès de solistes et choristes expérimentés.
L'apprentissage de la partition réserve donc des difficultés spécifiques. Pour les surmonter, comment faites-vous travailler les choristes ?
L’imagination et la fougue juvénile de Giacomo Puccini nous offrent, effectivement, quelques délicates surprises, quelques fugues diaboliques ou des chromatismes pervers… mais le travail de chacun, aidé par les transcriptions informatiques de Christine Lepley, la qualité des responsables de pupitre et la souple et confiante rigueur des chefs permettent d’en venir à bout.
Vous avez confié la direction de cette Messe à Dominique Debart, qui a souvent apporté son concours à votre Ensemble vocal. Qu'attendez-vous de lui ?
Ce grand professionnel de la musique est le plus amateur d’entre nous, le plus passionné, le plus humble devant la partition et le plus enthousiaste. Je sais qu’il va permettre, à chacun et à chacune, d’avoir l’impression d’être devenu un "grand musicien" et d’aller beaucoup plus loin, dans l’interprétation, que nous pouvions l’imaginer.
Amitié… rigueur… respect du monde amateur… pédagogue… grand homme de musique, voilà ce qu’il nous offre.
C'est au Haras national de Saint-Lô que vous donnerez le premier concert. Selon vous, la dimension hippique des lieux convient-elle à une œuvre religieuse ? Puccini était-il cavalier ?
Oui, vous l'avez deviné, Giacomo Puccini pratiquait l'équitation, même s'il avait une prédilection pour l'automobile. Il aurait certainement apprécié que nous chantions sa Messe dans un si beau manège. Nous souhaitons donner un concert à l’unisson :
- à l’unisson de l’histoire, en commémorant le 75e anniversaire du Débarquement;
- à l’unisson du patrimoine, en faisant résonner cette musique dans un haut lieu patrimonial;
- à l’unisson des musiciens de la Manche en invitant l’orchestre de l’Ecole Municipale de Musique d’Agneaux et des choristes du département à partager cette belle aventure.
Sans vouloir monter sur nos grands chevaux, je pense que tout cela peut se réunir dans ce lieu exceptionnel, fierté de la ville de Saint-Lô, du Département de la Manche et de la Région Normandie.
Lèverez-vous le mystère sur la première partie du concert du 19 mai à Saint-Lô ?
Elle sera partagée par l’Ensemble Vocal de Canisy et la Coda, l'Orchestre d’Harmonie de l’école municipale de musique d’Agneaux. Tout naturellement l’orchestre de la Coda a répondu à notre appel et se produira en partageant cette première partie avec nous.
Pour sa part, l’Ensemble Vocal a choisi d’interpréter une œuvre d'Ola Gjeilo, ce jeune compositeur norvégien mais vivant aux Etats-Unis qui a une affection si particulière pour les chœurs. Et dont nous apprécions si particulièrement la qualité et l’invention de l’écriture. Nous avons choisi "Evening Prayer", œuvre en cohérence avec la Messa di Gloria de Puccini par son caractère sacré, et en y associant les instruments à vent de l’Harmonie. En effet, le chœur sera accompagné par un piano mais aussi par un saxophone ténor, à la sonorité si envoûtante.
Voilà, il ne manque plus que le dernier partenaire sans lequel aucun concert n’existe : le public.
François Baud (ténor) et Arnaud Richard (baryton)
sont les chanteurs solistes de cette Messe de Puccini