A la fin du 19e siècle, un sans-abri apostrophe le Christ, qu'il croit de retour dans un quartier populaire de Paris.
Face à son intelocuteur imaginaire, il soliloque sur la religion, la vie et la mort, la pauvreté, confrontant les valeurs chrétiennes à l'impitoyable réalité de l'exclusion sociale.
L'auteur de ce texte, Gabriel Randon (1867-1933), a lui-même connu la misère. Le 12 décembre 1896, il l'interprète au cabaret des Quat'z'Arts sous le pseudonyme de Jehan-Rictus, et s'affirme comme un maître de l'argot populaire. Du jour au lendemain, il connaît le succès auprès de la clientèle montmartoise. Encouragé par Stéphane Mallarmé et Léon Bloy, il publie ses Soliloques du Pauvre en 1897. Le Coeur populaire (1914) sera son dernier grand succès.
Le texte, à la fois rude, tendre et exalté, sera joué par Dominique Boisjoly, et les chants du choeur lui feront contrepoint, comme pour en souligner la dimension poétique.
Musiques de Henryk Gorecki, William Byrd, Bruce Broughton, Giacomo Puccini, Dmitro Bortniansky.
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