Entretien avec Dominique Debart - Ensemble Vocal de Canisy

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Les Sept Paroles du Christ


" Vivre cette musique en toute liberté "

Jean-Marc Boussard avait fait appel à Dominique Debart pour diriger les concerts César Franck de mai-juin 2011. Un succès qu'il compte rééditer en avril 2012, avec la complicité de ce chef prestigieux.


Notre Ensemble Vocal de Canisy a vécu d'exaltantes aventures musicales sous votre direction (dont les Requiem de Mozart et de Brahms, L'Enfance du Christ de Berlioz, Oresteia de Xenakis), et c'est dire combien les choristes sont heureux de vous retrouver. Vous ne craignez donc pas de travailler avec des amateurs ?

Craindre de travailler avec des amateurs ? Mais c'est au contraire un très grand bonheur de pouvoir partager une énergie et une passion si fortes, avec la merveilleuse complicité d'un groupe que je connais très bien, humainement et musicalement, depuis de nombreuses années. La Musique devrait toujours être partagée de la sorte !

Vous avez été séduit par cette œuvre de César Franck, les Sept Paroles du Christ. Outre le fait qu'elle est rarement donnée en concert, quelles qualités lui reconnaissez-vous ?

La simplicité, la sincérité d'une musique que m'a fait découvrir - et je l'en remercie - Jean-Marc Boussard, et qui permet à un groupe tel que celui de Canisy, dont il assure la direction artistique, de s'exprimer avec une belle spontanéité et une grande concentration.
C'est une musique inattendue, sous la plume de César Franck, que les auditeurs normands vont sans doute découvrir et, je l'espère, apprécier à sa juste valeur.

Pour qu'ils chantent cette œuvre dans les meilleures conditions, quelles recommandations générales faites-vous à nos choristes ?


Avoir confiance en soi, se laisser guider par cette musique limpide, et participer à un ensemble choral dans lequel les individualités sont au service du groupe. Nous tenterons de rendre ce chœur quasiment autonome, pour permettre à chacun, détaché de la partition, de vivre cette musique en toute liberté.

Nous avons gardé un grand souvenir de L'Enfance du Christ de Berlioz, que vous avez dirigée au Mont-Saint-Michel, et de votre admirable patience pour mettre au point le « chœur des anges ». D'où cette question : outre la technique classique de l'index pointé vers le ciel, comment réussissez-vous à obtenir des sopranes qu'elles tiennent leurs notes ?
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Pourquoi faire croire que les soprani sont responsables de bien des maux concernant la justesse ? Sans doute parce qu'elles sont les plus exposéees à faire entendre les éléments mélodiques. Mais c'est en écoutant tout en chantant que l'on peut résoudre certaines difficultés. J'ai pleinement confiance dans leur investissement sur ce point.

Une composition plus récente est associée au programme de ce concert César Franck, le Ô Magnum Mysterium de Lauridsen. Nous en direz-vous quelques mots ?
Là encore, je veux remercier Jean-Marc Boussard d'avoir voulu programmer des musiques rares, notamment une œuvre de Morten Lauridsen, un compositeur américain tout à fait contemporain, et particulièrement original. Ce Magnum Mysterium ne ressemble à aucune autre musique, il utilise la forme ancienne de l'harmonie pour y insérer des sonorités étranges et fascinantes. Peut-on oser ce parallèle : ce pourrait être une oeuvre de Monteverdi ou d'Allegri, revisitée au XXe siècle...
Je sais que cette page fait partie du répertoire de votre formation chorale, et c'était l'occasion de faire précéder les Sept Paroles du Christ
de César Franck par un moment musical de très grande qualité, et très pertinent dans la construction de ce programme.

Photos Daniel Picot

* cf. Abécédaire A,B,C.

Ô Magnum Mysterium
de Morten Lauridsen
par Lumen Valo (Finlande)



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